Van Damme: "Les fans du Standard donnent leur vie au club et moi aussi" (VIDEO)
Jelle Van Damme, l’un des anciens du football belge, lance les playoffs de l’Antwerp juste avant de croiser la route de son club de cœur : le Standard.
- Publié le 28-03-2019 à 06h47
- Mis à jour le 28-03-2019 à 10h41
Jelle Van Damme, l’un des anciens du football belge, lance les playoffs de l’Antwerp juste avant de croiser la route de son club de cœur : le Standard. Son œil au beurre noir s’est atténué. Il ne reste plus qu’une petite tache au niveau de sa pomette. Une trace d’un duel ? Pas du tout. Jelle Van Damme (35 ans) a pris un coup de coude direct asséné gratuitement par son équipier Didier Lamkel Zé.
"Il m’a donné un coup", assène Van Damme sans citer le nom du Camerounais. "Un geste volontaire qui ne me fait pas rire vu que le ballon était totalement de l’autre côté du terrain. Tu ne fais jamais cela à l’entraînement. J’ai mon avis sur la question et je ne m’étalerai pas mais c’est le degré zéro du respect. Je n’ai jamais fait cela de toute ma carrière. Cela en dit assez long sur la personne. Il a d’ailleurs été sanctionné par le club. C’est désormais uniquement un collègue. Je suis assez pro pour faire la part des choses. Je ferai le job pour mon club. Pour le reste, c’est chacun sa vie."
En quelques secondes, Jelle Van Damme vide son sac sur un incident qui, il le jure, n’aura aucune influence sur les premiers playoffs de l’histoire de l’Antwerp.
Laszlö Bölöni a d’ailleurs souligné la réaction professionnelle de son défenseur en conférence de presse. "Des clashs pareils, on n’en voit pas souvent. Je n’ai pas encore oublié ce qu’il s’est passé mais je pense pouvoir passer au-dessus. Comme un mauvais résultat.."
Malgré ce dernier accroc, le matricule 1 s’est érigé en valeur sûre de notre championnat depuis des mois. Ses joueurs arrivent en playoffs gonflés à bloc et débordant d’ambitions.
Comment vit le groupe à quelques jours de votre premier match qui lancera les playoffs ?
"Nous sommes tous impatients de débuter. Le seul bémol de notre côté est l’absence de notre latéral droit Buta alors qu’il était dans un bonne période. Et maintenant Yatabaré s’est également blessé. Il faut accepter ce genre de choses. C’est une semaine très importante qui s’annonce avec trois matchs en neuf jours. Après cela, tout sera plus clair."
Il faudra relever le niveau. Vous avez terminé la saison sur un quatre sur 18…
"La mentalité n’était pas la bonne. On s’est planté à Lokeren car on a abordé le match trop nonchalamment. On pensait les écraser et c’est comme cela qu’on perd les matchs. Pour les deux derniers, nous avions des blessés, des menacés de suspension. C’est en partie l’explication mais j’aurais préféré aborder les playoffs à la quatrième place."
Ne craint-on pas la fatigue au Bosuil ?
"On n’aura pas le temps de réfléchir à cela vu les matchs qui s’enchaînent. Tu ne sens pas la fatigue avec un tel rythme."
Ce sont les premiers playoffs de votre équipe. L’expérience n’est-elle pas importante dans ce cas-là ?
"C’est une pression spécifique qu’il faut apprendre à gérer pour ceux qui n’y ont jamais goûté. Lior (Refaelov) et moi devons faire partie des cinq joueurs à avoir joué le plus de matchs en playoffs. On doit en être à presque 60. Le manque d’expérience n’est pas un souci."
En cas de coup dur, vous pourrez compter sur les coups de Laszlo Bölöni. Quelle relation entretenez-vous avec lui ?
(froid) "Il y a du respect des deux côtés. C’est le plus important. Nous ne devons pas être les meilleurs amis du monde pour que cela se passe bien."
Il a fait passer un message fort au groupe avant de se lancer dans les playoffs ?
"Il nous a dit qu’on s’est battu toute la saison et qu’on devait obtenir quelque chose de ces dix derniers matchs. Imagine si on va en Europe avec ce club, ces fans…"
Donc vous n’aviez pas seulement les playoffs I comme objectif…
"On visait les PO1 mais avec une idée derrière la tête."
La saison sera-t-elle ratée sans une place européenne ?
"Oui, ce serait dommage. Nous avons les qualités pour atteindre cet objectif. Nous ne sommes pas moins bons que les cinq autres équipes."
Pouvez-vous rêver plus grand ?
"D’abord l’Europe. Le titre ? Pour l’an prochain." (rires)
Votre force sera-t-elle votre absence de pression ?
"Il y a des attentes. Moins qu’à Genk ou Bruges donc, oui, nous devons en profiter."
Vous vivrez directement un match spécial en vous rendant à Sclessin où les fans vous avaient acclamé la dernière fois…
"C’est spécial. Je pense que ma relation avec les fans restera toujours forte et stable."
Comment l’expliquez-vous ?
"Cela a directement accroché entre nous. J’ai vécu cinq superbes années là-bas. Des hauts, des bas, beaucoup de coachs, trois présidents. Mais ce qui est génial avec le Standard, c’est qu’on se relève toujours dans les moments difficiles. C’est la force du club : toujours s’en sortir."
Et dans ces moments de crise, vous répondiez toujours présent !
"Sur le terrain, je donnais tout. Je bossais et c’est une qualité appréciée au Standard. Les fans du Standard vivent pour leur club, tout le monde ne l’a pas compris. Le minimum, c’est mouiller le maillot à chaque match. Pour eux."
Pouvez-vous comparer les fans liégeois à ceux de l’Antwerp ?
"Déjà, il y a la couleur. (rire) Plus sérieusement, il y a aussi cette ferveur, cette ambiance de ouf en tribune. Sclessin est encore plus dingue car il y a deux fois plus de monde."
C’est aussi au Standard que vous avez failli réaliser le plus bel exploit de l’histoire des playoffs…
"On commence sixièmes et on fait un parcours fou. On n’avait rien à perdre. Au final on va à Genk lors de la dernière journée et on doit gagner. Puis il y a l’accident de Mehdi (Carcela). Des années après, je reste persuadé que s’il est sur le terrain, on est champions. Dommage."
À Anderlecht, vous êtes largement moins apprécié par les fans.
"Au sein du club, personne n’a de souci avec moi. J’ai vécu des belles années avec deux titres et une Coupe. Je n’ai jamais critiqué personne. Même a posteriori. Si les supporters sont négatifs à mon égard, je suis assez adulte pour dire que je m’en fous. Je respecte qu’ils ne soient pas contents de mon passage au Standard mais ces gens-là m’applaudissaient quand on a gagné le titre à Bruges. Tout est à nuancer."
Regrettez-vous le départ de Roger Vanden Stock ?
"Roger, c’est Anderlecht ce sera toujours Anderlecht. À la nouvelle direction de faire grandir le club. Ils sont en PO1, c’est déjà cela. J’ai parfois cru qu’ils n’y parviendraient pas mais ils sont à nouveau dans la bonne direction ces derniers temps."
Savez-vous de quoi votre avenir sera fait ?
"On verra bien. On a trop parlé de cela."
Vous sentez-vous prêt à continuer alors ?
"Si je ne le suis plus, j’arrête direct. Je n’ai plus rien à prouver. Je prends encore du plaisir, je m’amuse et je suis fit. Si j’ai un souci, j’arrête. Sans problème."
Êtes-vous devenu plus professionnel au fil des années ?
"Non. Je veux nuancer : avec l’âge, j’ai pris de l’expérience et j’ai appris beaucoup de choses. Sur mon corps, sur l’alimentation. Je fais plus de choses pour mon job à l’heure actuelle. C’est un signe d’intelligence, non ?"
Oui surtout que vous gardez le niveau…
"Je vais certainement moins vite qu’avant mais je joue davantage avec mon expérience. Ouais, on va dire que c’est cela." (rires)